Résumé de l’ouvrage «Politiques de l’hospitalité», Benjamin BOUDOU


Ce livre nous a aidées à avancer dans la compréhension du terme d’hospitalité, d’en comprendre en somme son sens et sa substance.

En effet, dès les premières pages du livre, on nous avance que le terme générique d’hospitalité est un terme qui se à la fois simple et universel. Ainsi, comme nous avons pu le voir au travers différents articles, nous avons pu voir qu’effectivement l’hospitalité est l’institution qui règle l’interaction entre un accueillant qui est la plupart du temps chez lui et un accueilli, qui lui d’une certaine manière vient d’un nouveau monde. Ces deux derniers sont maintenus d’une certaine manière dans une relation de familiarisation réciproque dans le sens où au-delà de la situation d’urgence, nous notons que les relations entre ces deux se poursuive dans le temps, ainsi que nous l’ont affirmé certain de nos interlocuteurs. De ce fait, l’hospitalité a donc pour fonction la dispensation de bienfaits, une fonction réciproque de socialité également, elle s’octroie également la fonction d’identification de l’étranger et enfin l’intégration temporaire de de l’étranger en question.

 

Néanmoins, l’hospitalité prend ses débuts dans le cadre de ce que l’on nomme la charité, elle est perçue de prime abord comme une vertu, elle renvoie donc de manière plus ou moins explicite aux valeurs de la chrétienté qui la considèrerait comme « la vertu d’une grande âme ». Mais au-delà de l’aspect simplement religieux, il s’agit également de prendre en compte l’hospitalité sous une perspective politique : C’est en effet elle qui d’une certaine manière permet à la fois l’ouverture et la fermeture des frontières, qui décide en somme de politique migratoire d’un pays donné.

 

En outre, c’est elle qui érige pour reprendre les propos d’ Abdelmalek Sayad une figure de l’altérité, ou ce que l’on nommerait un « ennemi de l’intérieur ». Cependant, l’hospitalité visant à l’unité de la population face à une arrivée de migrants ne produit pas toujours l’effet escompté en ce sens que sa mise en évidence met en exergue la difficulté du pouvoir politique à exercer une politique migratoire qui n’exclue pas. En somme, cette dernière met en évidence des dissensions et les différentes « fractures politiques » qu’il peut exister au sein d’un même gouvernement.

 

Par ailleurs, pour comprendre épistémologiquement l’histoire de l’hospitalité, il faut prendre en compte l’acception primitiviste qui lui fut accolé un certain temps. Ainsi que nous le relevons dans cet ouvrage, « L’hospitalité appartiendrait donc aux autres peuples, ceux qui n’ont pas connu l’histoire ». L’hospitalité ne serait plus en accord avec l’ « esprit contemporain », il serait en ce sens judicieux pour notre part de déconstruire ces termes et de sortir de cette conception évolutionniste reprise notamment à Lewis Henry Morgan et son schéma des trois stades plus particulièrement.

 

Par ailleurs, l’hospitalité peut effectivement être rapprocher de la notion du don de Marcel MAUSS , car l’hospitalité , c’est avant tout une hospitalité qui s’échange dans le cadre d’une certaine réciprocité : Nous l’appelons effectivement l’hospitalité réciproque ou encore la partition d’hospitalité.

 

Cependant, il n’en demeure pas moins que cette hospitalité réciproque n’est pas sans penser la dichotomie que l’on peut tracer entre l’accueillant et l’accueilli. de cette manière, il se crée une certaine communauté autour de l’hospitalité, une communauté fraternelle qui n’est pas sans nous rappeler l’esprit qui règne au sein de la SMAM qui nous fut confirmer plusieurs fois par ces acteurs avec l’emploi du terme « fraternel » à plusieurs reprises notamment.

 

En somme, l’hospitalité vise à mieux accueillir l’autre et l’accepter de manière plus évidente dans son « étrangeté » et de reconnaitre « et d’accueillir l’étrangeté constitutive en soi et chez l’autre ».

 

L’hospitalité permet ainsi de nous faire passer de la position de face à face qui quelque part incluait une certaine dissymétrie à une positon de cote a cote qui favorise la proxémie et permet d’accueillir plus largement l’autre car l’étranger pour reprendre les termes de Cordance Kobelinsky « suppose la rencontre de deux altérités dans les respect de l’inconnu chez l’autre » , un respect en somme mutuel afin d’éviter à la fois « une infériorité de droit et de statut »

 

En définitive, la notion de mare nostrum parait totalement obsolète !