Cette sœur de Shakespeare mourut jeune… hélas, elle n’écrivit jamais le moindre mot. […] Or j’ai la conviction que cette poétesse, qui n’a jamais écrit un mot et qui fut enterrée à ce carrefour, vit encore. Elle vit en vous et en moi, et en nombre d’autres femmes qui ne sont pas présentes ici et ce soir, car elle sont en train de laver la vaisselle et de coucher leurs enfants. Mais elle vit : car les grands poètes ne meurent pas ; ils sont des présences éternelles ; ils attendent seulement l’occasion pour apparaître parmi nous en chair et en os. Cette occasion, je le crois ; il est à présent en votre pouvoir de la donner à la sœur de Shakespeare.”
Une chambre à soi Virginia Woolf, Ed. 10-18, p. 170-171

 

Et si Shakespeare avait eu une sœur toute aussi talentueuse que lui; que serait-elle devenu ?  C’est la question que Virginia Woolf nous pose. Privé du droit de créer elle serait morte sans avoir pu écrire un seul mot. Dans le roman une chambre à soi, l’autrice dénonce l’injustice entre les “la sûreté et la prospérité d’un sexe” et l’insécurité de l’autre”. Virginia Woolf accuse le fait que les femmes ont moins accès à l’éducation que les hommes, qu’elles n’ont pas le même accès à la littérature, contrainte par le mariage à élever les enfants et faire le ménage. Presque un siècle plus tard, les inégalités entre hommes et femmes sont toujours d’actualité sous des modalités différentes. Cette inégalité persiste toujours dans le domaine de l’art, où les femmes sont mise à l’écart par rapport aux hommes.
“Les femmes ne se vendent pas aussi bien que les hommes.” “Les femmes ne sont pas si présentes dans le monde de l'art parce qu'elles deviennent des mères.” “Les femmes n'ont pas autant de passion pour les arts que les hommes — elles ne sont pas prêtes à mourir pour leur passion (creators.vice.com)”
Ces phrases sont sortis de la bouche de galeriste américains. Il n’y a pas besoin de les expliquer, elles sont révélatrices de stéréotypes qui perdurent encore aujourd’hui: les femmes ne sont pas faites pour créer.

Comment expliquer que la moitié de la population a été freinée voir interdite de pratiquer un art. Virginia Woolf dénonce un accès au savoir inégale et Michelle Perrot, historienne distingue l’éducation de l’instruction. “Instruire c’est partager le savoir, donner accès à la connaissance”(CNTRL). Les garçons ont les instruit, les filles ont les éduquent, c’est leur donner les clefs pour développer leur personnalité. “Eduquer les filles, c’est les former à leur destin d’épouse et de mère, en fonction de leur niveau social.”(Marie Buscatto, 2011). C’est-à-dire qu’elles apprennent à se comporter selon les codes de la féminité: silence, douceur, patience, retenue, intériorité, abnégation, renoncement, par dessus tout  dévouement et pudeur. Des qualités qui ne favorisent pas la spontanéité et le création.

Aussi, historiquement les femmes sont associées au domaine privé et les hommes au domaine public. Les femmes s’occupent des enfants, de la cuisine, du ménage, … Bref de tout ce qui touche au domestique, à la sphère privé. Alors que les hommes sont dans la sphère publique, ils s’occupent des affaires extérieures comme le travail. C’est eux qui sont sur la scène sociale.

Et les premier stéréotype qui confirme le fait que les femmes sont toujours associées à la sphère privé familiale est la soi disant difficulté à articuler vie professionnelle et vie familiale. Comment gérer la maternité? Ou faire une croix dessus? Ne pas avoir de conjoint stable? Mettre en pause sa carrière pendant l’éducation de ses enfants? Voilà quelques questions que se posent la majorité des femmes et qui les empêchent de se lancer dans le monde de l’art. Les carrière artistiques sont jugées prenantes et donc incompatible avec la vie privée. Ainsi de génération en génération les femmes sont persuadées qu’elles sont moins douées dans le domaine de l’art que les hommes.

 

Et pourtant, elles créent. Dans notre histoire il y a existe bien des femmes créatrices. Quand elles ont réussi à braver les interdits familiaux, les critiques misogynes, le manque d’argent, certaines femmes deviennent artistes. Généralement ces femmes bénéficient d’uns sursocialisation. C’est-à-dire qu’elle au accès à de hautes études avec une famille favorable à une carrière artistique et/ou un compagnon exerçant dans le même domaine. Mais l’histoire ou du moins les historiographe les ont effacer de la mémoire collective (cahiers du Grif, 1975). De plus, de nombreuse formes de création relayer au féminin comme le tissage ou la poterie ne sont pas valorisée et élevé au rang d’art.   A la technique les hommes machiniste ingé son et les « petites mains » costume maquillage « imaginaire sexué »

Pour rendre le monde de l’art plus accessibles aux femmes, Marie Buscatto insiste sur l’importance des politiques publiques et l'instauration et l'application de lois paritaires. pour l’instant ces politiques publiques ne prennent pas réellement position et ne permettent pas l’application de stratégie donnant aux femmes plus de place dans le domaine de l’art (Marie Buscatto, 2011). Mais les changement doivent aussi venir d’actions collectives organisé par des artistes afin de transgresser l’ordre social.

 

Bibliographie

Marie Buscatto, Mary Leontsini. La reconnaissance artistique à l’épreuve des stéréotypes de genre. Sociologie de l’art. France. OPuS 18, L’Harmattan, 2011.

Woolf V .Une chambre à soi, Ed 10-18, 1929

Sitographie

RIF, Cahiers du Grif. Création. Langage. Culture. In: Les Cahiers du GRIF, n°7, 1975. Dé-pro-ré créer. pp. 5-9.

 

https://creators.vice.com/fr/article/wn47qb/le-monde-de-lart-est-toujours-aussi-sexiste

 

http://www.cnrtl.fr/definition/instruire