Résumé de l’ouvrage Villeurbanne 2000 ans d’indépendance d’Alain Belmont

Villeurbanne est un cas atypique, C’est une banlieue qui durant des siècles a échappé au contrôle de Lyon. Elle s’est développée en opposition ce que en fait aujourd’hui une ville originale et audacieuse. Et c’est au Moyen-âge qu’apparaissent les premiers écrits sur Villeurbanne. Déjà à cette époque les premières oppositions avec Lyon.

 

En 1312, la principauté de Lyon est annexée au royaume de France. Tandis que Villeurbanne prête en 1301 allégeance au dauphin du Dauphiné qui lui-même s’uni au roi de France tout en restant indépendant. C’est le début d’une longue rivalité. Lyon tente de contrôler les voies accès à la ville via les route de Marseille et d’Italie. Villeurbanne ne compte pas se laisser faire et les premiers conflits armés font rage.

Le 9 mars 1701, le roi, pour mettre fin aux conflits, déplace la frontière. Dorénavant la frontière ne suivra plus de Rhône. Lyon s’étend et impose sa justice, ses règlements urbains, sa fiscalité peu avantageuse. Quant plaise à Villeurbanne qui devient une sorte de “paradis fiscal”.

« Il suffit de franchir la limite entre les deux provinces pour que le vin soit moins cher que dans les tripots lyonnais : pour le même prix qu’entre Saône et Rhône, on boit en Dauphiné 30% de plus de rouge des Côtes du Rhône ou des Balmes viennoises. » (Belmont, 2015)

Les auberges prospères à Villeurbanne et les Charpennes deviennent le haut lieu des cabarets ou les lyonnais viennent dilapider leur argent. Villeurbanne se métamorphose. En 1820, elle accueille près de 3500 habitants. Ce rapide développement et les effets économique de la frontière ne plait guère à Lyon qui tente d’annexé Villeurbanne.

Et c’est donc logiquement Villeurbanne a été le foyer de nombreuses contestations. L’une des plus grandes révoltes populaires de Lyon eu lieu en 1786, lorsque les Canuts réclamèrent une augmentation de leur salaire. C’est aux Charpennes, loin des patrons et des riches marchants et surtout intouchable par les autorités lyonnaises que les canuts chantent : « Les canuts n’ayant pas de vin, Aux Charpennes courent soudain. Ils se sont réunis en bandes, Pour demander avec éclats, Deux sous au Consulat. » La révolte se finit tragiquement, mais ce type de protestation est fréquente dans l’histoire de Villeurbanne.

En 1790, les départements voient le jour. Villeurbanne quitte le Dauphiné pour intégrer l’Isère alors que Lyon se situe dans le Rhône. Villeurbanne devient une ville de “non-droit” aux yeux de Lyon. Au début du 19ème siècle les autorités lyonnaises écrivent : « Les malfaiteurs qui abondent toujours Lyon, échappent facilement à l’action de la police en se réfugiant dans les communes des Villeurbanne et Vaulx-en-Velin, qui font partie du département voisin et ne sont séparé de la ville de Lyon que par un fleuve, [et] que cette circonstance est d’autant plus funeste  que les malfaiteurs connaissent par expérience, l’impossibilité où est l’administration de les poursuivre et de les astreindre promptement. »


En 1852, Villeurbanne est rattaché au Rhône. Villeurbanne y voient la possibilité de simplifié les démarche administrative en se rapprochant de la préfecture de Lyon et ainsi accélérer le développement de la cité. Alors que Vaise, Croix-Rousse ou encore la Guillotière sont annexées à Lyon, Villeurbanne garde sont indépendance.